Saviez-vous qu’une personne sur trois vit avec le diabète ou le prédiabète au Canada ? Ce sont près de 11 millions de personnes1. Parmi celles-ci, de 90 % à 95 % vivent avec le diabète de type 22.
Or, l’alimentation et le mode de vie jouent un rôle prépondérant dans la prévention et le traitement de la maladie.
Plusieurs études démontrent en effet que l’adoption d’une alimentation à base de plantes contribue efficacement à réduire le risque de diabète de type 2, en plus de favoriser sa prise en charge3,4,5. Comme son nom l’indique, une alimentation à base de plantes se compose en grande partie d’aliments d’origine végétale. Ce type d’alimentation comprend généralement des céréales entières, des fruits et des légumes, des légumineuses (comme les haricots et les lentilles), des noix, des graines et des huiles végétales (comme l’huile de canola, d’avocat et d’olive). Et si certains régimes alimentaires végétaux éliminent complètement la viande, le poisson, les produits laitiers et les œufs, bon nombre les intègrent en petites quantités.
Comment l’alimentation à base de plantes influence-t-elle le diabète ?
Il existe plusieurs mécanismes grâce auxquels l’alimentation à base de plantes améliorerait la prise en charge du diabète et la régulation de la glycémie. Premièrement, les régimes alimentaires à base de plantes sont riches en fibres et en antioxydants comme les polyphénols. Or, des études indiquent que ces deux substances nutritives peuvent contribuer à accroître la sensibilité à l’insuline3.
Les fibres jouent un rôle de premier plan dans la prise en charge du diabète et de la glycémie. Comme elles sont digérées lentement, elles peuvent empêcher la glycémie de monter en flèche après un repas. Les régimes alimentaires riches en fibres solubles améliorent, croit-on, la régulation de la glycémie après les repas ainsi que la prise en charge de la glycémie à long terme. Par ailleurs, plusieurs études prospectives indiquent qu’une alimentation riche en fibres est associée à des taux d’inflammation réduits. L’inflammation étant un facteur de risque majeur du diabète de type 2, cette réduction pourrait avoir des vertus protectrices contre le développement de la maladie4.
En plus de contenir des éléments nutritifs essentiels qui améliorent la sensibilité à l’insuline, l’alimentation à base de plantes tend à être faible en composés associés à l’insulinorésistance, dont les graisses saturées, les produits terminaux avancés de glycation et les nitrosamines. Les graisses saturées (qui se trouvent principalement dans les aliments d’origine animale) peuvent altérer les signaux liés à l’insuline et nuire à l’absorption du glucose, ce qui a pour effet d’augmenter la glycémie. Les produits terminaux avancés de glycation, pour leur part, sont impliqués dans le développement du diabète de type 2, tandis que les nitrosamines génèrent des molécules pro-inflammatoires qui peuvent contribuer à l’apparition de l’insulinorésistance3. Comme la plupart des régimes alimentaires à base de plantes contiennent peu de ces composés, leur adoption pourrait jouer un rôle important dans la prévention du diabète de type 2.
Qu’est-ce que cela signifie pour le traitement et la prévention du diabète de type 2 ? Plusieurs études démontrent que l’adoption d’une alimentation à base de plantes est un moyen efficace de réduire le risque de diabète de type 2 et d’améliorer la régulation de la glycémie. D’après une étude menée aux Pays-Bas auprès de 6 798 sujets, l’adoption d’une alimentation à base de plantes serait associée à un affaiblissement de l’insulinorésistance, du risque de prédiabète et du risque de diabète de type 25. La qualité de l’alimentation générale aurait également son importance pour abaisser le risque de diabète de type 2, révèle une autre étude. Selon une méta-analyse portant sur les données issues de 3 études menées auprès de plus de 200 000 sujets, l’adoption d’un régime riche en aliments d’origine végétale et pauvre en aliments d’origine animale serait associée à une réduction d’environ 20 % du risque de diabète de type 24.
Diabète et santé du cœur
En plus de contribuer à la régulation de la glycémie, une alimentation à base de plantes peut offrir une protection contre les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires associées au diabète.
Le risque d’être hospitalisé pour une maladie cardiovasculaire est multiplié par plus de trois chez les personnes atteintes de diabète de type 22. La maladie augmente en effet le risque d’hypertension artérielle, d’athérosclérose, de maladie du cœur et d’accident vasculaire cérébral6.
Les régimes à base de plantes réduiraient les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires en abaissant notamment le taux de cholestérol à lipoprotéines de basse densité (LDL). Cette baisse est principalement attribuable à la réduction de la quantité de graisses saturées de source alimentaire (qui se trouvent principalement dans les aliments d’origine animale) et à leur remplacement par des graisses mono- ou polyinsaturées d’origine végétale bonnes pour le cœur. Des études indiquent en outre qu’une consommation accrue de fibres alimentaires est associée à un risque moindre de maladies cardiovasculaires. Les fibres solubles diminueraient particulièrement les taux de cholestérol sérique total et de cholestérol LDL7.
Que retenir de tout cela ?
Un large faisceau de preuves corrobore l’efficacité de l’alimentation à base de plantes pour prévenir et traiter le diabète de type 2. Les régimes à base de plantes réduiraient en outre les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires associés au diabète de type 2. Heureusement, nul besoin de se casser la tête pour adopter une alimentation à base de plantes. Il suffit de consulter notre guide Repas à base de plantes pour les personnes atteintes de diabète de type 2 afin de partir du bon pied!

Références
- Diabetes Canada, One in three Canadians is living with diabetes or prediabetes, yet knowledge of risk and complications of disease remains low, 2019. https://www.diabetes.ca/media-room/press-releases/one-in-three-canadians-is-living-with-diabetes-or-prediabetes,-yet-knowledge-of-risk-and-complicatio. [Source consultée le 31 mai 2021.]
- Diabetes Canada, Diabetes in Canada. 2020. https://www.diabetes.ca/DiabetesCanadaWebsite/media/Advocacy-and-Policy/Backgrounder/2020_Backgrounder_Canada_English_FINAL.pdf. [Source consultée le 31 mai 2021.]
- McMacken, M., Shah, S., « A plant-based diet for the prevention and treatment of type 2 diabetes », J Geriatr Cardiol., vol. 14, no 5, 2017, p. 342-354. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5466941/#:~:text=There%20is%20a%20general%20consensus,and% 20traitement%20type%202%20diabète. [Source consultée le 31 mai 2021.]
- A. Satija et coll., « Plant-Based Dietary Patterns and Incidence of Type 2 Diabetes in US Men and Women: Results from Three Prospective Cohort Studies », PLoS Méd., vol. 13, no 6, 2016, e1002039. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27299701/. [Source consultée le 31 mai 2021.]
- Chen, Z. et coll., « Plant versus animal-based diets and insulin resistance, prediabetes and type 2 diabetes: the Rotterdam Study », European Journal of Epidemiology, no 33, 2018, p. 883-893. https://link.springer.com/article/10.1007/s10654-018-0414-8. [Source consultée le 31 mai 2021.]
- Cœur + AVC, Diabète. https://www.coeuretavc.ca/maladies-du-coeur/risque-et-prevention/affections-qui-sont-des-facteurs-de-risque/diabete. [Source consultée le 31 mai 2021.]
- Trautwein, EA, McKay, S., « The Role of Specific Components of a Plant-Based Diet in Management of Dyslipidemia and the Impact on Cardiovascular Risk », Nutrients, vol. 12, no 9, p. 2671. https://www.mdpi.com/2072-6643/12/9/2671. [Source consultée le 7 juin 2021.]